JACQUES VILLENEUVE (frère)
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Cette saison 1988 marquait la première année d’utilisation de la Porsche 944 Turbo S dans la série monotype canadienne.
David Deacon, ne peut participer à la course du 4 septembre au circuit du Mont-Tremblant. Un accord est pris afin de mettre oncle Jacques Villeneuve
« Jacques explique à l’équipe qu’il n’a pas de puissance. “Je me fais dépasser dans les lignes droites. Je sais que je suis vieux et que je manque d’expérience dans cette série, mais quand même !“. Il va alors discuter avec Brian Malcolm et son mécano, Peter Draggfy, de l’équipe Auto Mizzi. Malcom possédait une 944 Turbo S de rue. Lui et Jacques sont donc allés faire un tour à son bord sur les routes autour du circuit. »
Sur le tableau de bord des 944 se trouvait un manomètre de suralimentation du turbo, gradué de zéro à deux bars. « Jacques dit à Malcom que l’aiguille du cadran de sa voiture de course ne monte qu’à la moitié ! Il y a donc une perte de pression » poursuit notre observateur.
De retour au circuit, l’équipe a démonté la soupape de la 944 de rue de Malcolm et l’ont installé sur la voiture de course de Jacques. Le gain de puissance fut phénoménal. L’aiguille de pression montait finalement jusqu’à deux bars. Pour en avoir le cœur net, Malcolm a pris le volant de sa 944 de rue et Villeneuve, celui de sa 944 de course, et ils sont allés … rouler, assez vite disons, dans les rues du village et sur les petites routes avoisinantes… »
Samedi, Jacques réalise la pole position avec un chrono de 1’50”854.
« Quand il arrivait dans les virages, Jacques conservait son pied droit sur l’accélérateur tout en freinant du pied gauche afin de conserver la pression du turbo. Il était un précurseur du freinage du pied gauche ! Les autres pilotes l’ont remarqué quand ils ont vu les feux de freinage de la 944 de Villeneuve s’allumer quand il montait le virage 2 » nous confirme notre interlocuteur. Ainsi, le moteur était constamment gavé par le turbo et crachait toute sa puissance lors des accélérations en sorties des virages. C’était une façon très brutale de piloter, mais ç’a fonctionné !
Villeneuve domine donc la course de 15 tours. Spénard s’accroche à lui durant les premiers tours, mais Jacques parvient à s’éloigner progressivement du peloton. Oncle Jacques gagne la course avec quatre secondes d’avance sur Spénard et l’Ontarien Scott Goodyear qui avait pris le départ en 21ᵉ place après avoir connu des ennuis mécaniques durant les qualifications.
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