5 juin 2023

BOUTSEN raconte

 

BOUTSEN raconte

RETOUR A LA TABLE DES MATIÈRES

Premier souvenir lié à l’automobile ?
« Ma mère dit que j’avais déjà le virus de l’automobile et décidé d’être pilote de F1 à trois ans ! Je ne sais pas d’où ça vient, car cela n’intéressait pas du tout ma famille. À 12 ans, j’ai essayé de m’inscrire dans l’école de pilotage d’André Pilette à Zolder. Ça m’a été refusé parce qu'il fallait un permis de conduire ! J’ai donc dû attendre d’avoir 18 ans. Ma famille n’avait pas d’argent pour soutenir mes débuts en compétition, mais elle m’a toujours encouragé à 100 % ».

Jacky Ickx vous a-t-il inspiré ?
« Oui. Je me rappelle avoir vu à la télévision en 1969 les derniers tours des 24 Heures du Mans avec ce duel terrible entre Jacky Ickx et Hans Herrmann. C’est l’une des premières courses que j’ai vues à la télévision. Ça m’a beaucoup frappé. Il avait déployé une belle tactique pour gagner. Quand j’étais gamin, il était une source d’inspiration. Ensuite, il a été mon manager pendant deux ans et puis il a repris lui-même la compétition ».

Comment avez-vous débuté ?
« J’ai fait des études d’ingénieur automobile, à Mons. Un cycle en deux ans. J’avais consacré mon mémoire de fin d’études à la préparation d’un moteur de Formule Ford. Et c’est avec ce moteur préparé par mes soins que j’ai roulés l’année suivante, en 1978. J’ai gagné 15 courses sur 18 ! »

Le chemin vers la F1 a été tortueux !
« À la fin de ma deuxième saison de F2, j’ai bien cru que mes espoirs d’accéder à la F1 étaient morts. Je n’avais plus d’argent, plus de sponsors. La saison 1983 a commencé sans que je puisse rouler. Et, par miracle, un jeudi soir, j’ai eu un appel de Reinhold Joest : « Je suis aux 1 000 km de Monza. J’ai un pilote indisponible ». Peux-tu venir ? »
« J’ai fait équipe avec Bob Wollek sur une Porsche 962, et nous avons gagné la course devant les deux Porsche d’usine ! Cinq chefs d’équipe de F1 m’ont alors proposé de faire des essais. J’ai testé l’Arrows et j’ai signé pour eux ».

Parallèlement à la F1, vous couriez aussi régulièrement en Endurance…
« Oui, autant que possible. J’ai adoré ça. C’était pour moi un moyen d’apprendre le métier, vu que j’avais très peu roulé étant plus jeune. Et puis, j’étais payé à chaque course. C’est d’ailleurs ce qui me permettait de vivre, car en F1, je n’ai été rémunéré pour la première fois qu’en 1985 ».
« J’avais découvert les 24 Heures du Mans dès 1981, mais ça s’était très mal passé. J’étais à 360 km/h en ligne droite lorsqu’une pièce a cassé sur ma WM. J’étais impuissant : j’ai tapé le rail plusieurs fois à gauche et à droite.
J’ai mis 800 m à m’arrêter. Malheureusement, un commissaire est décédé dans cette mésaventure. C’est un souvenir très, très lourd. Aujourd’hui encore, j’ai du mal à accepter cette fatalité, mais ça n’a rien changé à ma détermination ».

En 1985, vous avez également vécu une victoire pas banale aux Etats-Unis…
« J’ai participé aux 24 Heures de Daytona sur une Porsche privée. Au bout d’une demi-heure de course, le moteur casse. Du coup, je m’apprête à prendre le premier avion pour rentrer. En me dirigeant vers la sortie du paddock, je tombe sur Bob Wollek qui me dit : « Ne repars pas ! Viens rouler avec moi. Je suis avec deux mecs qui n’avancent pas, mais j’ai la voiture pour gagner ! »
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire