GASTON PARENT agent de GILLES VILLENEUVE
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En 1976, Gaston Parent était un homme d'affaires prospère
dans une grosse agence de publicité. Il a connu Gilles Villeneuve par hasard,
car ce dernier cherchait de l'argent pour courir en Formule Atlantique.
Villeneuve devait envoyer 5000$ à l'écurie pour courir à Halifax et décrocher
le titre de la série. Parent fut séduit par la ténacité du jeune pilote et paya
la note.
Gilles Villeneuve courut donc à Halifax, gagna la course et
le titre. Quelques semaines plus tard, Parent assista au Grand Prix de
Trois-Rivières. Dans cette course de Formule Atlantique, Gilles réussit à
battre le pilote de F1 de l'écurie McLaren, James Hunt, à matériel égal.
Quelques semaines plus tard, Mayer a un problème. Il vient d'engager Patrick Tambay comme coéquipier de James Hunt pour la saison prochaine. Il doit donc se débarrasser de Villeneuve. « Les tractations ont commencé entre Mayer et Ferrari. Mayer ne voulait pas que Gilles aille dans l'écurie Wolf, une nouvelle équipe canadienne. Il l'a téléguidé chez Ferrari ».
« Un jour, Gilles appelle Gaston Parent. Il était fort
excité. Il dit que M. Ferrari l'a contacté et qu'il lui offre un contrat. En
fait, Niki Lauda venait de claquer la porte de Ferrari qui devait maintenant
trouver un remplaçant. Walter Wolf, le propriétaire de la nouvelle écurie de
F1, convint Gaston d'y aller ».
Gilles était tellement obsédé par l'idée de conduire pour Ferrari qu'il aurait
dit oui à tout. J'ai dû le calmer à plusieurs reprises ! »
G Parent : « J'ai dit à M. Ferrari que
Gilles désirait être le propriétaire de son corps. Il a accepté. En fait,
Ferrari a compris, par erreur, que Gilles voulait être le propriétaire de son
corps, à vrai dire de sa combinaison de course ! Que Gilles voulait
négocier ses propres contrats personnels. Ce n'est pas ce que nous avions en
tête, mais que nous avons obtenu par erreur ! »
Aucun contrat n'a été signé. « Enzo Ferrari nous a
montré un document qui était une lettre d'intention qui comportait 19 points et
intitulée 'De par accord verbal'. Ferrari nous a expliqué que personne ne
signait de contrat en Italie parce que le fisc exigeait que l'on mette en
garantie le même montant qui était mentionné dans le contrat. Cela signifiait
que si Ferrari engageait Villeneuve pour un million de dollars, Ferrari devait
remettre un autre million au fisc. Et évidemment, Ferrari ne reverrait jamais
cette somme. Mais en dépit des explications, je tenais à avoir un contrat. Enzo
Ferrari m'a alors regardé doit dans les yeux et m'a dit 'Quand je donne ma
parole, il n'y a pas de problème. Nous n'avons pas besoin de contrat...' Nous
avons donc quitté le bureau avec cette lettre d'intention », Gaston
Parent.
« Le jour suivant, Gilles a effectué des essais sur le circuit de Fiorano.
Mauro Forghieri, le directeur technique, n'était pas convaincu des talents de
metteur au point de Gilles. Au troisième tour lancé, Gilles a perdu le contrôle
de la voiture et a effectué un tête-à-queue dans l'herbe. Il est vite revenu en
piste et a terminé son tour. Après environ une heure d'essais, il avait brisé
le record de piste. Discrètement, j'ai entendu Enzo Ferrari et ses partenaires
d'affaires parler entre eux et dire ‘Il campion di mondo…’.
À Maranello, patrie de Ferrari, Gilles était traité comme un roi. « En
grand secret, Gilles a suivi des cours d'italien chez Berlitz. Un jour, il est
arrivé chez Ferrari et a parlé italien avec ses mécaniciens et ingénieurs. Ils
ont été extrêmement impressionnés. Quand il était en Italie, Gilles logeait à
l'hôtel Fini à Modene. C'était la grande star. Il pouvait tout faire sur la
route : des demi-tours, rouler dans les sens interdits et sur les
trottoirs, tout ! C'était fou ! Un jour, il s'est fait arrêter par la
police pour excès de vitesse. Il a fouillé dans son sac et en a ressorti six
photos de lui. Il les a signées et les a remises au policier. Il s'en est tiré
comme ça ! ».
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