PIRONI VILLENEUVE
Le 25 avril 1982, San Marin,
circuit d’Imola : le plateau de cette course est à sa portion des plus
congrues : 14 monoplaces seulement !
En effet, les équipes de la
FOCA ont pris la décision de ne pas prendre part à cette épreuve, seules les
équipes que l’on dénommait « légalistes » à cette époque, allait se retrouver
sur la grille de départ…
Arnoux sur sa Renault ayant renoncé durant la course sur casse moteur, les deux équipiers de Ferrari, Gilles Villeneuve et son ami Didier Pironi, allait se livrer un duel absolument féroce, qui allait mener les deux pilotes à une issue tragique…
L’abandon de René Arnoux
ayant assuré le doublé de la Scuderia, ordre fut donné par le panneautage de
Ferrari la consigne « slow » signifiant de ralentir… A partir de cet
ordre, il était évident que les deux pilotes devaient appliquer la consigne de
leur équipe, ce qu’accepta Villeneuve de bonne grâce… Quelle ne fut pas sa
surprise de voir Didier Pironi l’attaquer ! Gilles comprit rapidement
« qu’il ne m’avait pas dépassé pour amuse’r le public » .
Ce fut alors une bataille
fratricide, les deux équipier se rendant coups pour coups, avant un assaut
final de Pironi sur Gilles Villeneuve… Arrivé dès 1981 pour épauler Villeneuve,
jamais il n’y avait eu le moindre incident entre les deux hommes, l’objectif
était de ramener de nouveau le titre à la Scuderia depuis celui de 1979 avec
Jody Scheckter.
Chacun des deux voulait
absolument gagner : Villeneuve voulait enfin remporter le titre mondial, Pironi
honorer la confiance placée en lui par « l’Ingeniere » Enzo Ferrari. Ce
qu’avait sous estimé Didier Pironi, était que son coéquipier Gilles Villeneuve
était un homme entier, et qu’avant d’être équipiers dans une même équipe, ils
sont avant tout des adversaires.
Sur le podium, pendant que
Didier Pironi sabre le champagne, Gilles Villeneuve ne cache pas sa rancœur, et
il se sent trahi… Autant ressent il ce sentiment vis à vis de son équipier et
autant de son équipe. Marco Pinccini directeur sportif de Ferrari s’en
explique : « la seule injonction pour les deux pilotes »
étaient « slow », c’était une consigne de modération, puisqu’ils
avaient 35 secondes d’avance sur Alboreto , mais c’est tout »…
Le second Acte
Le 8 mai 1982, Zolder en
Belgique, à sept minutes de la fin de la séance de qualification, ayant des
pneus « moins frais » que son équipier Pironi, mais voulant
impérativement terminer devant Pironi à l’issue des qualifications, Villeneuve
ne répond pas à la demande son équipe de rejoindre son box, et décide de
poursuivre son effort… Dans son tour lancé, Gilles découvrit devant lui à
faible allure la March de Jochen Mass, amorçant strictement la même manœuvre ,
en ayant touché la roue arrière droite la Ferrari fut catapultée dans les airs…
Le petit Prince de la F1 adulé par tout un peuple de tifosis s’en allait pour
toujours….
Le dernier Acte
Trois mois plus tard, le 8
août, encore à Hockenheim, c’est cette fois Didier Pironi qui est victime d’un
terrible accident en ayant percuté la Renault d’Alain Prost cachée par les
trombes d’eau qui s’abattent sur la piste depuis le début de matinée…
Profondément meurtri par le
(mauvais) procès que lui ont imposé une partie de la presse et le public,
Didier Pironi n’était plus tout à fait le même avant même que cet effroyable
accident ne se produise. Affecté par le décès de Villeneuve, il avait en plus été
impliqué dans l’accident mortel de Paletti à Montréal, son Osella ayant percuté
la Ferrari du Français avant qu’elle ne prenne feu..
Pironi porta secours au
malheureux pilote avec des commissaires qui ne survivra pas à ses blessures.
L’accident d’Hockenheim signe la fin de carrière de Pironi en Formule 1, après une dure rééducation, il tenta un retour en F1 sans toutefois y parvenir. Il perdra la vie le 23 août 1987 dans un accident de Off Shore au large de l’île de Wight avec Jean-Claude Guenard.
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