Mike Hailwood : "Mike the Bike", une légende de la moto au destin tragique
Surnommé Mike "the Bike", Mike Hailwood est une véritable légende du motocyclisme. Son père, Stan Hailwood, un ancien gymnaste devenu un homme d'affaires prospère, bâtit une fortune considérable grâce à un vaste réseau de concessions moto en Grande-Bretagne dans les années 50 et 60, représentant des marques prestigieuses telles que Norton, Triumph, AJS-Matchless, Ducati, Benelli, MV Agusta, NSU et Honda. Ironiquement, dans les années 30, Stan Hailwood participa aux 500 miles automobiles.
Le premier contact de Mike avec la moto eut lieu en 1947. En 1954, il intégra le Nautical College, non pas dans l'intention de devenir officier de marine, mais pour rejoindre sa fanfare, où il pratiquait la musique et la boxe.
En 1957, Mike commença son apprentissage dans l'entreprise paternelle, acquérant des compétences en mécanique tout en travaillant comme coursier et livreur pour King's. Son père l'envoya ensuite en apprentissage chez Triumph, où, humble employé (balayeur, puis coursier et ouvrier à l'atelier des moteurs), il subvenait à ses besoins et s'offrit sa première moto, une AJS 250.
L'investissement de son père dans la passion de Mike fut particulier : il amena deux MV Agusta 125 cm³ sur un plateau tiré par une Bentley avec chauffeur, mais ces motos étaient louées à son fils. Stan Hailwood réalisa rapidement que les succès de Mike pouvaient générer de la publicité et des revenus pour ses affaires. Exigeant avec son fils, il le réprimandait sévèrement à chaque chute ou contre-performance, sans aucun favoritisme. Il lui vendait les motos et les pièces à crédit, se remboursant sur les primes de course. Leur relation évolua progressivement vers un partenariat.
En 1959, son père lui acheta une Honda 250. Mike devint le plus jeune champion du monde et resta au sommet de la scène motocycliste pendant une décennie.

En 1963, Reg Parnell, un ami de son père, l'engagea chez Lotus en Formule 1. Mike affirma alors son unique ambition : "Je veux seulement piloter et ne pas m'immiscer dans les intrigues ni en créer."
En 1964, Mike paya pour courir en Formule 1, ayant des revenus confortables grâce à ses succès en moto. Il acquit 50% des parts de l'écurie Parnell en F1. À cette époque, courant en moto à travers l'Europe, il conservait des liasses de billets de diverses nationalités cachées dans une paire de bottes de cowboy sous son lit.
En 1968, Honda se retira de la compétition moto, incitant Mike à se tourner vers la course automobile. Honda lui prêta une moto 500 cm³ et lui accorda un budget conséquent pour continuer en moto. Cependant, MV Agusta lui proposa une moto pour une course à Monza, mais Mike apprit que la course était arrangée en faveur d'Agostini. Il décida alors de courir cette épreuve sur une Benelli d'usine. Ce fut son dernier Grand Prix moto, et il se concentra ensuite sur l'endurance automobile. Au Grand Prix de Monza, il termina quatrième à seulement 18 centièmes de seconde du vainqueur.
Son contemporain John Surtees lui reprochait de mener une vie nocturne trop agitée avant les courses.
En 1974, Mike bénéficia du soutien financier de Rob Walker. Sur le Nürburgring, sa McLaren sauta une bosse et retomba de travers, projetant la voiture directement dans le rail. Grièvement blessé, il conserva des séquelles visibles et douloureuses aux hanches, mettant un terme à sa carrière automobile.
En 1975, invité à l'Île de Man pour une démonstration historique, l'idée de reprendre la compétition moto germa à nouveau. Son arrêt définitif des courses moto eut lieu en 1979. Certains motards lui reprochèrent ce qu'ils considéraient comme une "trahison" en passant de la moto à l'auto, puis en revenant à la moto.
Tragiquement, en 1981, alors qu'il était au volant de sa Rover, une camionnette effectua un demi-tour brusque devant lui sans prévenir. Selon des témoins, il roulait lentement, mais le choc fut inévitable. Sa fille Michelle, âgée de neuf ans, décéda, ainsi que Mike lui-même.

Il reçut une distinction pour son courage après avoir extrait Clay Regazzoni de sa BRM en flammes.
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