
En 1948, ses parents s'installent à Riverside, en Californie. Après ses études universitaires et seize mois de service dans la marine américaine durant la guerre de Corée, il est libéré en 1955 et débute sa carrière en compétition automobile au volant d'une Triumph TR2.
Les parents de Dan Gurney étaient chanteurs d'opéra, un univers bien éloigné des circuits automobiles. L'homme était connu pour sa volonté, son impétuosité, son sens de l'organisation et une obsession du perfectionnisme confinant à la manie.
Dan Gurney a fait ses premières armes en compétition dans les courses de dragsters. Dans les années 1950, l'Amérique ne disposait pas encore d'infrastructures de circuit de qualité, et les courses se déroulaient souvent sur des pistes bordées d'arbres, avec une sécurité rudimentaire. Les pilotes les plus audacieux devenaient des gloires locales, mais il était difficile d'évaluer leur véritable niveau. C'est pourquoi certains, comme Carroll Shelby, Phil Hill et Dan Gurney, ont traversé l'Atlantique pour se mesurer à l'élite du sport automobile mondial en Europe.
Porsche lui doit sa seule victoire en Grand Prix en tant que constructeur châssis et moteur, en 1962. Sa victoire au Grand Prix de France fut un moment marquant de sa carrière, ainsi que pour Porsche. L'anecdote raconte que les membres de l'équipe avaient décidé de ne plus se raser tant que Porsche n'aurait pas remporté cette première victoire, un soulagement général !
Cependant, Dan Gurney aspirait à revenir aux États-Unis et surtout à remporter les 500 miles d'Indianapolis. En 1962, il demanda à Colin Chapman (Lotus) une voiture. À cette époque, toutes les monoplaces USAC étaient de puissants engins à moteur avant, et il semblait impossible de gagner avec autre chose. Dan participa aux 500 miles d'Indianapolis avec un châssis de Formule 1 adapté pour l'Indy, marquant le début d'une collaboration fructueuse entre Dan Gurney, Carroll Shelby, Ford et Goodyear.
Carroll Shelby engagea Dan comme pilote d'essai pour l'AC Cobra. Dès lors, Dan Gurney devint une figure d'influence majeure chez Ford, notamment en ce qui concernait le programme des 500 miles d'Indianapolis, le projet Ford GT40 et les 24 Heures du Mans. Brabham reprochait à son pilote d'être trop méticuleux, une passion pour le détail que Gurney put pleinement assouvir avec sa propre écurie.

TEAM EAGLE
En 1965, il établit son nom dans le monde des écuries de course. En collaboration avec Carroll Shelby (AAA), il construisit les châssis Eagle. Il confia que l'idée de créer son propre team lui vint de Jack Brabham et Carroll Shelby, avec la bénédiction de Goodyear pour Indy, mais son ambition s'étendait également à la Formule 1.
Toutefois, avant cette échéance, il engagea une Lotus Yamaha à Indianapolis. Il effectua de nombreux essais de la nouvelle Ford GT40, qu'il ne pilota finalement pas en course, se concentrant également sur le développement des AC Cobra.
Lorsque Ford se retira des courses d'endurance, Dan se consacra à Indianapolis. Il fut même le premier pilote à porter en course un casque intégral, en 1968. 
Sa carrière fut intense : il pilotait, mettait au point et construisait ses propres voitures. Son principal défi pour l'écurie F1 Eagle fut le manque de financement. La voiture était performante, mais son développement fut limité.

En 1969, Dan quitta les Grands Prix et orienta sa carrière vers les États-Unis. Cependant, ses nombreuses responsabilités au sein de l'AAA l'amenèrent à raccrocher son casque en 1973. La même année, il devint vice-président du comité d'organisation du Grand Prix de Long Beach. Son écurie engagea des voitures à Indy et devint LA référence de ce championnat pendant une décennie.

Toyota souhaita engager des voitures dans les championnats américains, et Eagle devint le bras armé de ce constructeur, dominant les championnats d'endurance. Mais Dan Gurney conservait un désir profond : revenir en Formule 1. Il exprima sa gratitude envers Luigi Chinetti.
En 2002, il travailla avec Phil Hill sur un projet d'écurie de Formule 1 basée aux États-Unis.
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