12 mai 2025

ATS Italie

Automobili Turismo Sport

Italia
Comte Volpi
Carlo Chiti intègre cette structure en 1961

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Formule 1

1963 Ph Hill, Baghetti
1964 Cabral

Voitures de sport

1964 Cabral, Zeccoli, Baghetti
1968 Williams Jh, Shangry'la
1969 Williams Jh

Courses de cotes

1968 Cooper ATS pour De Guidi

L'histoire d'ATS en Formule 1 est brève mais intense, née d'une crise majeure chez Ferrari à la fin de 1961. Suite à ce que l'on a appelé la "rébellion du palais", plusieurs figures clés de la Scuderia se retrouvent sans emploi : les brillants ingénieurs Carlo Chiti et Giotto Bizzarrini, le directeur sportif Romolo Tavoni, et le directeur commercial Gerolamo Gardini. Leur réaction est immédiate et ambitieuse : fonder une nouvelle écurie avec l'objectif avoué de "battre Ferrari".

Gardini utilise son réseau pour trouver des financements. Il convainc le Comte Giovanni Volpi di Misurata (héritier et mécène, déjà impliqué dans le sport auto avec la Scuderia Serenissima), l'industriel Giorgio Billi (fabricant de machines à tisser pour les bas féminins), et le financier Jaime Ortiz-Patiño (surnommé "le roi de l'étain") de soutenir l'entreprise.

La structure prend forme rapidement :

  • Chiti et Bizzarrini assurent la direction technique.
  • Tavoni prend la direction sportive.
  • Volpi gère les finances.
  • Billi finance et fait construire l'usine dans une ancienne ferme.

Dès le début de 1962, les plans de la monoplace de Formule 1 (l'ATS Tipo 100) sont dessinés et une usine, jugée immense, est construite. Ces investissements initiaux considérables grèvent déjà lourdement les budgets de la jeune structure.

Grâce aux bonnes relations conservées par les "dissidents" avec d'anciens pilotes Ferrari, l'équipe réussit à recruter deux noms prestigieux pour la saison 1963 : le champion du monde 1961, Phil Hill, et Giancarlo Baghetti. Leur venue est facilitée par leurs relations tendues avec le nouveau directeur sportif de Ferrari, Eugenio Dragoni.

Après des premiers essais menés par le pilote d'expérience Jack Fairman, Hill et Baghetti prennent le volant en compétition. Cependant, l'aventure tourne court. Les voitures se révèlent sous-développées ("pas au point") et peu fiables. Après seulement quelques participations infructueuses en Grands Prix, ATS est contrainte de se retirer pour une durée indéterminée.

Phil Hill exprimera plus tard son amertume sur cette période : "Malgré tout le respect que j'ai pour Chiti, j'ai détesté cette saison et cette expérience."

En coulisses, Chiti travaille sur une évolution pour 1964, mais l'équipe est rongée par les désaccords internes. Les actionnaires, nettement refroidis par l'absence de résultats et les gouffres financiers, considèrent l'entreprise comme un fiasco. Une dispute finale entre Billi et Volpi scelle le destin de l'équipe : Volpi quitte le navire avec Patiño pour se concentrer sur son autre projet, la Scuderia Serenissima. Les finances ne peuvent plus suivre. L'usine ATS est reconvertie pour l'activité première de Giorgio Billi, le filage de bas.

En 1964, une dernière tentative de faire courir les ATS est menée par Alf Francis, l'ancien mécanicien de Stirling Moss, mais elle se solde également par un échec.

Ainsi se termine l'aventure ATS en Formule 1 : un projet né sur le papier avec une expertise technique de premier plan (Chiti, Bizzarrini) et des pilotes de renom, mais condamné par des dépenses excessives, des dissensions internes et une voiture qui n'a jamais atteint la maturité nécessaire pour rivaliser au plus haut niveau.


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