Italia
Comte Volpi
Carlo Chiti intègre cette structure en 1961
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1963 Ph Hill, Baghetti
1964 Cabral
Voitures de sport

1964 Cabral, Zeccoli, Baghetti
1968 Williams Jh, Shangry'la
1969 Williams Jh
Courses de cotes

1968 Cooper ATS pour De Guidi
L'histoire d'ATS en Formule 1 est brève mais intense, née
d'une crise majeure chez Ferrari à la fin de 1961. Suite à ce que l'on a appelé
la "rébellion du palais", plusieurs figures clés de la Scuderia se
retrouvent sans emploi : les brillants ingénieurs Carlo Chiti et Giotto
Bizzarrini, le directeur sportif Romolo Tavoni, et le directeur
commercial Gerolamo Gardini. Leur réaction est immédiate et ambitieuse :
fonder une nouvelle écurie avec l'objectif avoué de "battre Ferrari".
Gardini utilise son réseau pour trouver des financements. Il
convainc le Comte Giovanni Volpi di Misurata (héritier et mécène, déjà
impliqué dans le sport auto avec la Scuderia Serenissima), l'industriel Giorgio
Billi (fabricant de machines à tisser pour les bas féminins), et le
financier Jaime Ortiz-Patiño (surnommé "le roi de l'étain") de
soutenir l'entreprise.
La structure prend forme rapidement :
- Chiti
et Bizzarrini assurent la direction technique.
- Tavoni
prend la direction sportive.
- Volpi
gère les finances.
- Billi
finance et fait construire l'usine dans une ancienne ferme.
Dès le début de 1962, les plans de la monoplace de Formule 1
(l'ATS Tipo 100) sont dessinés et une usine, jugée immense, est construite. Ces
investissements initiaux considérables grèvent déjà lourdement les budgets
de la jeune structure.
Grâce aux bonnes relations conservées par les
"dissidents" avec d'anciens pilotes Ferrari, l'équipe réussit à
recruter deux noms prestigieux pour la saison 1963 : le champion du monde 1961,
Phil Hill, et Giancarlo Baghetti. Leur venue est facilitée par
leurs relations tendues avec le nouveau directeur sportif de Ferrari, Eugenio
Dragoni.
Après des premiers essais menés par le pilote d'expérience Jack
Fairman, Hill et Baghetti prennent le volant en compétition. Cependant,
l'aventure tourne court. Les voitures se révèlent sous-développées
("pas au point") et peu fiables. Après seulement quelques
participations infructueuses en Grands Prix, ATS est contrainte de se retirer
pour une durée indéterminée.
Phil Hill exprimera plus tard son amertume sur cette période
: "Malgré tout le respect que j'ai pour Chiti, j'ai détesté cette
saison et cette expérience."
En coulisses, Chiti travaille sur une évolution pour 1964,
mais l'équipe est rongée par les désaccords internes. Les actionnaires, nettement
refroidis par l'absence de résultats et les gouffres financiers,
considèrent l'entreprise comme un fiasco. Une dispute finale entre Billi
et Volpi scelle le destin de l'équipe : Volpi quitte le navire avec Patiño pour
se concentrer sur son autre projet, la Scuderia Serenissima. Les
finances ne peuvent plus suivre. L'usine ATS est reconvertie pour l'activité
première de Giorgio Billi, le filage de bas.
En 1964, une dernière tentative de faire courir les ATS est
menée par Alf Francis, l'ancien mécanicien de Stirling Moss, mais elle
se solde également par un échec.
Ainsi se termine l'aventure ATS en Formule 1 : un projet né
sur le papier avec une expertise technique de premier plan (Chiti, Bizzarrini)
et des pilotes de renom, mais condamné par des dépenses excessives, des
dissensions internes et une voiture qui n'a jamais atteint la maturité
nécessaire pour rivaliser au plus haut niveau.
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