28 juil. 2024

Jabouille l'ingénieur pilote

JP Jabouille l'ingénieur pilote

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 1971 : On s’est rendu compte qu’à un moment, on arrivait au bout de l’adhérence de la voiture. Je me suis toujours intéressé à la technique, je ne me suis pas contenté de conduire. J’ai compris qu’il fallait travailler plus loin sur l’adhérence pour augmenter les performances. Quand je suis entré chez Alpine, je me suis rendu compte très rapidement que les épures de suspensions arrière n’étaient pas au niveau. Et forcément, quand un pilote dit ça aux ingénieurs qui ont dessiné la pièce, ça ne se passe pas très bien. Mais André Desaubry, le chef-mécanicien F3 chez Alpine, m’a dit : « Bon, s’ils ne veulent pas la dessiner, on va la faire nous-mêmes et on fera essai/ contre-essai ». On a fait la pièce, on l’a testée et il n’y avait pas photo entre les deux. Patrick Depailler essayait et corroborait mes impressions, on ne pouvait donc pas dire que j’étais de parti-pris. Les ingénieurs, qui n’étaient pas bornés, ont donc validé l’épure et on a progressé en performances. Et on est parvenu à faire gagner l’Alpine en Formule 3. François Guiter nous a toujours fait confiance et a poussé derrière nous. C’est quelqu’un qui ressentait bien les choses et qui a fait énormément pour les pilotes français et l’industrie française, Matra, puis Renault. S’il n’y avait pas eu lui, et aussi Jean Terramorsi chez Renault, on n’aurait pas fait de Formule 1, c’est pas plus compliqué. Ensemble, nous avons permis que Renault s’approche au plus près des performances requises pour aller en F1. Une chose était sûre : c’était que Renault n’irait en F1 qu’avec une technologie nouvelle. Faire une copie d’un V8 Cosworth ne les intéressait pas.

Vous devenez pilote d’essais et de développement pour la future Renault F1 turbo. Comment avez-vous abordé la conception de la A500, la voiture-laboratoire ?

On a évidemment travaillé le moteur avec Bernard Dudot, mais aussi énormément sur l’aérodynamique avec Marcel Hubert. Peu de gens arrivaient à comprendre l’aéro à cette époque, et j’ai eu la chance qu’Hubert m’amène en soufflerie et m’explique ce qui se passait tout autour de la voiture. On avançait très vite tous les deux parce que je pouvais immédiatement vérifier sur la piste la justesse de nos vues. Les souffleries n’avaient pas la précision de celles de maintenant et il pouvait y avoir des différences entre la théorie et la pratique : des choses bien en soufflerie pouvaient se révéler moins bien sur la piste et inversement. 

Vous vous êtes personnellement impliqué dans tous les secteurs de la voiture ou plutôt sur le moteur ?

Dans tous les secteurs, moteur mais aussi châssis et aéro. Le moteur, il a bon dos ! Mais je me suis aperçu plus tard en F1 qu’on gagnait moins avec 100 chevaux en plus qu’avec une aérodynamique bien étudiée. Et il est plus facile de travailler l’aéro que de gagner 100 chevaux. Quand je dis « facile », je m’entends : il faut des heures et des heures de soufflerie pour y arriver. Mais au début, on défrichait, et c’est là-dessus qu’on faisait porter nos efforts. J’ai adoré travailler avec Marcel Hubert qui m’a fait toucher du doigt les finesses aérodynamiques et je suis devenu un passionné de ce domaine. Et je le suis toujours. A l’époque, on se foutait un peu de ma gueule, on m’appelait « Monsieur Gurney » parce que je collais des petites équerres partout, maintenant quand on voit ce qu’il y a, hein !… Je suis un autodidacte, mais j’ai toujours aimé les maths au lycée, la géométrie dans l’espace me passionnait. Du coup j’étais comme un poisson dans l’eau dans un bureau d’études.


Vous rappelez-vous les tous premiers tests du V6 turbo ?

Oui, c’était au Castelet, sur le petit circuit, le 3,3. Et là, énorme surprise : le temps de réponse à l’accélération était si important, de l’ordre de plusieurs secondes, que le turbo ne se déclenchait qu’au milieu de la ligne droite du Mistral. Et de façon si violente que la voiture, qui était assez souple, se cabrait sous la puissance soudaine ! Ensuite dans les enchaînements, je n’avais plus rien, qu’un 2 litres atmo de 150 chevaux. Je me suis arrêté à la fin du premier tour et j’ai dit à Bernard : « Si tu veux l’essayer, on l’essaye, mais c’est carrément inconduisible » ! On a alors changé le turbo et on a gagné 30 à 40%, ce qui m’a paru énorme. Et là, on s’est dit : « On n’a plus qu’à travailler ». Sur le 2 litres, on a trouvé une puissance satisfaisante et un temps de réponse qui n’était pas mauvais. On ne soufflait pas trop, donc on avait un taux de compression a peu près correct. Ça s’est gâté quand il a fallu passer de 2 litres à 1,5 litre. Là, ça a été dur ! 

Mais en proto, on y est arrivé finalement assez rapidement.

Quels furent les principaux problèmes sur le moteur au début ?

Sans hésitation, ce fameux temps de réponse. Et l’arrivée très brutale de la puissance en sortie de virage. Il fallait pas mal d’adhérence sur le train arrière pour absorber le gros couple du turbo, bien sûr anticiper la ré-accélération avant la sortie et surtout se présenter à la sortie du virage déjà en débraquage, voire en contre-braquage. Honnêtement, elle était très difficile à conduire, même une fois en F1. Je me rappelle de José Rosinski venu essayer la RS01 pour Sport Auto. Il est parti à froid et il n’arrivait tout simplement pas à la conduire : les pneus pas chauffés et l’arrivée brutale de la puissance, c’était conduire comme sur du verglas ! Et en plus le moteur à froid claquait, c’était épouvantable. On l’a arrêté, je suis monté dans la voiture, j’ai bien attaqué pendant trois tours pour lui chauffer les pneus, et il est reparti. Mais au bout d’un moment, il a refroidi les pneus et il n’y arrivait plus. Donc, tout ça était difficile, mais ça me plaisait : j’aime la difficulté et sentir que les choses progressent. C’était un vrai travail d’équipe, et Renault, c’était toute ma vie. Je voulais absolument qu’on y arrive. Et on y est arrivé, on a finalement gagné. En dehors du temps de réponse, c’était le démarrage : sur le premier 1,5 litre, le taux de compression était tellement bas qu’on n’arrivait pas à le démarrer. Si on ne chauffait pas le moteur par en-dessous, on ne le démarrait pas ! Il y avait toujours quelqu’un qui partait le matin quelques heures avant pour installer du chauffage sous la voiture.

Et comment on résout un truc comme ça?

Ah ben, petit à petit on affine. On monte le taux de compression pour trouver un bon compromis. J’en ai fait des tours et des tours ! Et en plus, les gens de Michelin venaient me poser des questions sur les nouveaux pneus radiaux qu’on expérimentait, mais ma priorité était alors sur le moteur parce que je voyais qu’on était encore très loin du compte. Je travaillais avec Boudy mais on avançait de façon un peu empirique. On cherchait. On était les précurseurs, personne n’avait fait de moteur turbo de ce genre, à part sur les camions.

Quels étaient les objectifs fixés pour la A500 ?

Sur la voiture laboratoire, on cherchait avant tout la fiabilité. Comme on voit sur les photos l’aileron arrière était posé de façon conventionnelle, sans réelle recherche de performance. Pour être plus proche de la réalité, il aurait fallu positionner l’aileron 10 cm plus haut. Ce qu’on a fait ensuite quand on a travaillé sur la future RS01 qui était une voiture beaucoup plus aboutie. La grosse prise d’air alimentait le moteur en air. Elle n’a pas disparu ensuite, mais était placée d’une manière différente, parce qu’elle perturbait beaucoup l’aileron arrière. Au début, les collecteurs étaient très écartés, ensuite on les a rapprochés jusqu’à n’en faire plus qu’un gros. Au final, on a tant et tant progressé que c’est à la vue des temps réalisés sur le petit Ricard que la décision finale d’aller en F1 a été prise.

Là, vous avez eu des objectifs de performance à atteindre ?

Oui, mais on les avait quasiment atteints avec la voiture-laboratoire. On n’était pas en première ligne, mais on n’était pas mal. Forcément, c’était avec des Michelin de qualifs super tendres qui faisaient un tour. Mais tout était à prendre en compte. C’était passionnant, j’étais présent à toutes les séances et les gens ne se sont peut-être pas rendu compte le boulot de dingue qu’il y avait à accomplir. Je travaillais en synergie complète avec Dudot, Hubert et Castaing, et ce qui leur importait, c’était que j’étais le seul capable de juger au volant la justesse, ou non, de leurs vues techniques. Parce qu’au banc, vous mettez 500 chevaux en stabilisé, c’est facile ! Mais dans l’univers vibratoire et calorifique d’une voiture, c’est autre chose. A tel point qu’un jour, je leur ai demandé quelque chose qui a été difficile à accepter… on était à Jarama avec la A500. On y allait le lundi après le Grand Prix de F1 pour s’étalonner au mieux, avec les mêmes conditions de piste et tout. J’étais à la rue totale, du genre à 4 secondes des temps. Je leur ai dit « J’en ai rien à foutre d’avoir 500 chevaux au banc, j’en préfèrerais 50 de moins, mais un peu plus en bas ». J’avais un peu de turbo en fin de ligne droite, mais après sur tous les virages derrière les stands, zéro, à l’arrêt ! Comme le 2 litres et le 1,5 litre avaient sensiblement la même puissance, je leur ai demandé d’installer le 2 litres à l’arrière de la voiture. Il avait un taux de compression plus bas et donc un temps de réponse plus court. J’étais sûr que ça irait mieux, et là… on a gagné 3 secondes !

Entre Silverstone 1977 et votre victoire à Dijon en 1979, vous estimez le temps de réponse gagné à combien ?

C’était pas aussi simple que ça, ça dépendait aussi grandement du circuit… et des conditions. La RS10 avec laquelle je gagne à Dijon, on l’amenait à Monaco, on était arrêté ! Et, très important, ça dépendait aussi de la température ambiante. L’hiver au Ricard lors de nos essais, on était les champions du monde ! Pratiquement pas de temps de réponse et moteur hyper fiable. Puis, quand on arrivait sur les Grands Prix « chauds », le temps de réponse augmentait, il n’y avait pas de puissance en bas, on cassait. Donc sur un circuit sinueux par grosse chaleur, on était mal ! Et on s’est souvent fait piéger par la température.

L’altitude était déterminante aussi…

Ah oui ! Mais là, c’était un avantage. Bon, c’était pas aussi déterminant qu’on a bien voulu le faire croire à l’époque, mais c’est sûr que la première pole, on l’a faite à Kyalami. Mais ce qui nous a surtout aidé, c’était la tenue de route : elle était redoutable. Il faut dire que je les ai fait tellement ch… pour l’étanchéité des jupes !

Votre étalonnage se faisait évidemment sur ce qui existait à l’époque en F1. Quelles étaient vos références en la matière : les monoplaces anglaises et leur V8 Cosworth, ou bien les Ferrari et leur V12 à plat plus puissant ?

La Ferrari, parce qu’en plus on savait qu’ils seraient seuls à avoir les mêmes pneus que nous, les Michelin. La puissance n’était pas un problème en soi, c’était le temps de réponse qui nous pénalisait au tour. Quand bien plus tard, Senna se qualifiait sur sa Lotus avec le V6 Renault, ils enlevaient la waste-gate et allez ! Deux tours de dingue avec 1400 chevaux ! Mais on a testé quand même les Goodyear, en plein accord avec Michelin, on voulait pouvoir établir un comparatif. Honnêtement, les Goodyear rendaient la conduite plus facile, parce que les Michelin radiaux, du moins au début, adhéraient fort mais lâchaient brutalement. On avait plus de dérive avec les Goodyear, mais c’était plus facile. La différence au final n’était donc pas énorme mais moi, ça me plaisait que la voiture soit 100 % française : moteur, châssis, pneus, pilote. C’était tellement exaltant ! C’est simple, je pensais à ça du soir au matin… et du matin au soir ! On se faisait parfois virer des circuits le soir parce que même à la nuit tombante, on tournait encore pour essayer un dernier truc. Vous savez, Toyota a dépensé une fortune en dix ans pour ne jamais gagner un Grand Prix. Nous, on a mis deux ans pour y arriver. Et ça, je suis très fier d’y avoir contribué !

Lafitte "Moi, je suis un trouillard"

 


Jacques Lafitte "Moi, je suis un trouillard. (ben voyons) Gilles et Didier (Pironi et Villeneuve) sur le Paul Ricard c’était quelque chose. C’était toujours à celui ’qui passe à fond’.

  • t’as vu, là je passe à fond
  • ah ouais ? ben moi aussi.


Et hop, ça partait dans les graviers. Mais ils recommençaient quand même. Et ils repartaient en tonneau ! Tout le temps. Quand tu arrivais dans Signes, tu pensais surtout à regarder où tu mettais les roues. C’était fin mais quasiment à fond et franchement tu ne pouvais pas t’attendre à ce qu’on te passe là. Gilles l’a fait. Je ne l’ai pas vu arriver, il a plongé avant moi. Si je ne l’aperçois pas un dixième de secondes avant d’y aller, on se touche et on se tue. ’Me suis fait baiser sur ce coup.

Pareil avec Giacomelli lorsque j’ai pris des coups de roues en F2. On se dit qu’en monoplace, ça ne se fait pas, et bien si. Là aussi, me suis fait baiser".

De mon temps, il y avait beaucoup plus d’imprécision, de "marge", il fallait plus de cœur pour aller vite. Aujourd’hui, tout est décortiqué, analysé, tu peux aller vite assez rapidement mais pour être très vite c’est différent. Ils sont sur un fil. Il y a moins d’écart entre les pilotes. C’est là que tu vois que les stratégies favorisant l’un ou l’autre notamment aux essais, deviennent déterminantes sur le résultat final.

Surnoms des pilotes

 


Surnoms des pilotes de Formule 1 : 

Explications et anecdotes

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1. Ex Watson "Granny" (Grand-mère):

  • Ce surnom lui a été donné en raison de son style de conduite fluide et calculateur, à l'opposé des pilotes plus agressifs de l'époque.
  • Son calme et sa maturité lui ont valu cette comparaison avec une grand-mère sage et posée.

2. Rosberg Kéké "BAP BAP BAP":

  • Ce surnom est une onomatopée qui imite le son du moteur de sa Williams
  • Le style de conduite de Rosberg était connu pour son style de conduite agressif et ses accélérations abruptes

3. Hunt James "James the shunt" (Le carambolage):

  • Ce surnom peu flatteur lui a été donné en raison de son implication dans de nombreux accidents au cours de sa carrière.
  • Sa conduite spectaculaire et parfois dangereuse lui a valu cette réputation de casse-cou.

4. Prost Alain "Napoléon" (Bras cassé) "Tadpole" (Le têtard, la petite grenouille):

  • "Napoléon" fait référence à sa sortie de piste et son écharpe pour tenir son bras blessé.
  • "Tadpole" les Anglais ont coutume d'appeler les Français "Frogs" (grenouilles) ou "Frog-eaters" (mangeurs de grenouilles). Cette expression péjorative est utilisée de manière humoristique ou moqueuse et pour la petite taille du pilote.

5. Scheckter Jody "The terror of the peloton" (La terreur des pelotons) "The Bear" (L'ours):

  • "The terror of the peloton" reflète son style de conduite agressif et intimidant.
  • "The Bear" lui a été donné en raison de sa grande carrure et de son physique imposant et il était le coéquipier chez Mc Laren de D Hulme dit l’ours, Scheckter était « l’ourson ».

Anecdote:

  • Scheckter était connu pour son caractère impulsif et ses colères homériques. Un jour, après un accident en course, il a tellement saccagé son casque qu'il a dû en porter un nouveau pour la course suivante. Le nouveau casque avait un ours dessiné dessus, et le surnom "The Bear" est resté.

 

PNEUX / CHAUFFE

 

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Mettre les pneus en température.

La gestion de la température des pneus est un aspect crucial qui influence directement les performances d'une voiture de course. Les pilotes et les ingénieurs doivent constamment trouver le juste équilibre pour optimiser l'adhérence tout en préservant la durée de vie des gommes.

« La chauffe des pneus »

  • Les zig-zags : Pour chauffer la bande de roulement, les pilotes effectuent des trajectoires sinueuses, appelées "zigzags". Ces manœuvres permettent chauffer par frottement les pneumatiques et d’augmenter la chaleur de ses derniers.

 

  • Le freinage : En maintenant une certaine pression sur la pédale frein,  ce entraîne une élévation de la température des disques de freins, qui à son tour chauffe les pneus de l’intérieurs.

 


  • L'importance de la température des pneus
  • Fenêtre de fonctionnement optimale : Chaque composé de pneu possède une fenêtre de température idéale pour offrir un niveau d'adhérence maximal. En dehors de cette fenêtre, les performances de la gomme sont dégradées.

 

  • Dégradation : Une température excessive accélère la dégradation des pneus, ce qui peut entraîner des pertes d'adhérence et des crevaisons.

 

  • Sous-virage et survirage : Une température trop basse ou trop élevée peut provoquer des déséquilibres de la voiture, se manifestant par du sous-virage (l'avant de la voiture ne tourne pas assez) ou du survirage (l'arrière de la voiture glisse

Focus sur la stratégie et

les performances

En endurance les ingénieurs et pilotes tentent, trois relais d’affilés, imposent une gestion rigoureuse des gommes. Au premier relais, la dégradation naturelle des pneus compense l'allègement du véhicule lié à la consommation de carburant. Le deuxième relais offre une fenêtre d'opportunité pour refroidir les pneus pendant le ravitaillement, mais la diminution de la masse du véhicule peut donner une sensation de perte d'adhérence. Enfin, un set-up optimal permet de limiter la dégradation et d'optimiser les performances sur l'ensemble de la course.

Sur ce circuit, l'usure accrue du flanc gauche des pneus souligne les contraintes spécifiques du tracé et les défis qu'il impose aux pilotes. Les ingénieurs doivent adapter les réglages de la voiture et les pilotes doivent ajuster leur style de pilotage pour préserver les gommes et maintenir un rythme élevé."

Hypercar : définition

 Delage

Hypercar : définition

L'hypercar est la voiture des superlatifs : les prix, les performances, le coût de l'entretien, la consommation etc... Tout est démesuré avec ces véhicules d'exception.

Une hypercar désigne communément une voiture qui affiche une puissance et des performances hors du commun. L’hypercar se positionne un cran au-dessus de la supercar, déjà réputée pour être un modèle performant. À vrai dire, la définition d’une hypercar demeure assez subjective, tant l’emploi du superlatif dépend de critères pour la plupart non objectifs.

Des voitures hors normes

Pour la plupart des conducteurs et des professionnels de l’automobile, l’hypercar correspond aujourd’hui à une voiture qui propose une accélération et une vitesse maximale les plus performantes sur le marché. 

Dans une hypercarla performance prédomine sur le confort et, parfois, sur l’esthétique. C’est ce qui la différencie de la supercar, de son côté attentif au style, à l’élégance et aux sensations de conduite qu’elle dégage. La rareté est également un élément déterminant pour définir une hypercar. Il n’existe souvent qu’un nombre très limité d’exemplaires de l’hypercar dans le monde. Il n’est enfin pas rare que le prix d’une hypercar dépasse le million d’euros.

Kart 125CC

 

Kart 125CC

Un KART 125 répond de façon incroyable. Ça freine, ça tourne et ça accélère tout le temps. Il faut être très très précis, très rapide dans ses gestes, les limites sont plus difficiles à cerner.


Si tu restes dans les tours ça ne ratatouille jamais, ça te pousse dans le dos en permanence et tu te demandes jusqu’où il faut repousser tes repères de freinage pour la prendre en défaut.




L’analyse et la recherche des "trucs" qui font gagner du temps est la première chose qui vient.

Mise au point autos de courses

 


Mise au point des autos de courses

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La liste des paramètres à la disposition des pilotes pour régler leur voiture est en effet longue comme le bras : inclinaison des ailerons, dureté de la barre antiroulis, blocage du différentiel, pression des pneumatiques, degré de carrossage, hauteur de la caisse, angle de l’assiette (le “rake” dans le jargon), etc.

Passons donc en revue quelques-uns des “outils” à la disposition du pilote et de son ingénieur pour mettre au point une voiture rapide et équilibrée.


AILERONS

Commençons par l’inclinaison des ailerons avant et arrière, qui s’opère à deux niveaux.

Tout d’abord, les écuries développent au minimum trois types d’aileron selon la charge aérodynamique requise par le circuit : faible appui (comme à Monza), moyen appui et fort appui (comme à Monaco ou Budapest).

Ensuite, sur chacun de ces types d’aileron, la charge peut être modulée en jouant sur l’angle d’attaque des volets.

“On règle l’aileron arrière en fonction de la vitesse de pointe que l’on veut atteindre. Et ensuite, on touche à l’aileron avant. Là, on modifie l’angle d’incidence des volets en fonction de la balance aérodynamique dont on a besoin dans les virages rapides. Plus il y a de charge, moins l’avant glisse.”

Un “Gurney flap” peut être ajouté sur l’aileron. L’écoulement de l’air est par conséquent accéléré, ce qui produit une dépression et accroît la charge aérodynamique.


SUSPENSION

Les paramètres concernant la suspension sont nombreux et particulièrement sophistiqués.

Le pilote et son ingénieur peuvent ainsi jouer sur la rigidité des barres de torsion, la dureté des différents amortisseurs (dont l’amortisseur de plongée), l’élasticité des butées, l'orientation des triangles de suspension, le carrossage, la chasse et l’alignement des roues, etc.

BARRE ANTIROULIS

Ils peuvent également régler la barre antiroulis. Généralement en forme de “u”, celle-ci sert à contenir les mouvements transversaux de la caisse : le roulis provoque une torsion de la barre, qui amortit le mouvement en fonction de l’élasticité du matériau qui la compose.

Elle influence l’équilibre de la voiture en limitant le transfert de masse sur les roues extérieures en virage. Une barre plutôt raide sur l’essieu avant donne au châssis une tendance au sous-virage, et, à l’inverse, une barre raide sur l’essieu arrière produira une propension au survirage.


QUESTION DE DYNAMIQUE

“La barre antiroulis est liée à la dynamique du véhicule. Quand on met une barre antiroulis dure à l’avant, la voiture est incisive en entrée de virage mais, en milieu de courbe, elle ira davantage tout droit.”

“Si, au contraire, on assouplit la barre, la voiture sera un peu plus molle en entrée de virage et dans les changements de direction, mais elle aura plus d’adhérence en milieu de courbe. Bref, c’est une question de compromis.”

“Si la voiture est trop souple, on perd de l’efficacité aérodynamique.”

Betty resp télémétrie

 

Betty responsable de la télémétrie

La télémétrie mesure plus de 150 000 choses en 1 tour.
La télémétrie consiste à procéder à des mesures automatiques et à transférer ces données à partir d'une source distante par câble, radio ou tout autre moyen. Ces données comprennent des informations vitales : performances moteur, efficacité aérodynamique, pression d'huile, adhérence des pneus, usure des freins, ainsi que de nombreuses mesures effectuées sur la voiture concernant la progression du pilote sur la piste. Chaque seconde, à chaque tour, plus de 150 000 mesures sont effectuées par l'ordinateur de bord d'une voiture de course, grâce à près de 200 capteurs différents intégrés à la voiture.
Ces données sont ensuite transférées de façon sécurisée (grâce à une technologie de micro-ondes radio) aux ingénieurs dans les stands, puis compilées et traitées simultanément sur une série de plates-formes informatiques , afin que l'équipe puisse les analyser de façon plus précise.
Grâce à un logiciel spécialement conçu pour chaque ingénieurs, les ordinateurs transposent ces données aux formats numérique et graphique, que l'équipe pourra interpréter. Une fois compilés, ces graphiques offrent aux ingénieurs et aux techniciens une image en temps réel précise des performances des pilotes et des voitures.
"Nous pouvons suivre la voiture tout autour du circuit" explique Betty. "Nous disposons de dizaines de pages couvrant tout ce qui concerne le pilote, l'angle de braquage dans un virage, l'instant où il a accéléré... jusqu'au système hydraulique : on peut littéralement tout savoir."


Autrefois, le seul outil permettant de mesurer les performances d'une voiture était le chronomètre. De nos jours, les autos sont équipées de nombreux capteurs qui mesurent la vitesse de la voiture, la rapport engagé, le régime moteur, la consommation d'essence, la pression d'huile, la température de moteur... et beaucoup d'autres encore. Ces données sont transmises par radio au stand, ce qui permet aux ingénieurs d'établir rapidement des réglages ou des stratégies de courses.

GP de Valréas 100% électrique

 




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GP de Valréas 100% électrique

Les compétitions de voitures électriques sont-elles vraiment écologiques ?

 Les courses de voiture électrique font grand bruit dans le milieu automobile…alors qu’elles n’en émettent pourtant aucun. D’un côté, leurs supporters mettent en avant le fait qu’elles ne rejettent pas de gaz à effet de serre en roulant (contrairement aux voitures thermiques). De l’autre, leurs détracteurs soutiennent qu’il faut étudier leur empreinte carbone à une échelle plus globale. Qui a raison, qui a tort ? La formule E est-elle vraiment une solution pour la transition énergétique ?

Les premières compétitions modernes de voitures électriques

La première course de voiture électrique au sens où on l’entend aujourd’hui, date de 2013, la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) a créé la Formule E. Le concept est novateur : créer un championnat du monde réservé à des voitures électriques, de surcroît 100 % identiques !

Les circuits de formule E sont implantés au cœur des plus grandes villes du monde.

L’empreinte carbone d’une compétition de voiture électrique

Les compétitions de voiture électrique sont-elles si vertes qu’on le dit ? 

La pollution générée par une course de Formule 1

D’après une étude publiée par la FIA en 2019, la pratique de la Formule 1 serait responsable de 260 000 tonnes de rejets de gaz à effet de serre par an. 

Vous pensez peut-être que la majeure partie de ces émissions de CO2 est due à la combustion du carburant, une énergie fossile ? Que nenni ! Les monoplaces équipées d’un moteur thermique ne sont responsables que de 0,07 % de l’empreinte Carbonne. 

“Sur une saison complète, les 20 voitures brûleraient environ 150.000 litres de carburant, soit la même quantité utilisée pour un Boeing 747 pour un vol de dix heures”. 

Le problème se situe donc ailleurs : 

  • 45 % des rejets seraient liés à la logistique de l’évènement ;
  • 27,7 % au déplacement des spectateurs d’un pays à l’autre ;
  • 19,3 % viennent de la fabrication des véhicules en usine et aux diverses installations le jour J ;
  • 7,3 % représentent les évènements liés à la compétition en elle-même.

L’empreinte carbone d’une compétition de voiture électrique

Partant de ce constat, on comprend vite que troquer des bolides thermiques pour des monoplaces électriques n’est pas LA solution.

Bien que les voitures électriques rejettent zéro émission de gaz à effet de serre lorsqu’elles roulent (une voiture diesel en rejette en moyenne 140 gCO₂/km elles ont bel et bien une dette carbone

Celle-ci commence en amont, lors de la fabrication du véhicule. En effet, les usines qui conçoivent une voiture électrique utilisent de l’énergie fossile pour fonctionner. C’est surtout la fabrication de la batterie électrique qui est énergivore. Puis l’impact carbone se poursuit en aval lors de la compétition en elle-même.

La consommation carbone de la formule E se décompose ainsi :

  • 72 % : fret des voitures, équipement, infrastructures ;
  • 14 % : déplacement des équipes en jets privés
  • 6 % : empreinte spectateur ; 
  • 4 % : nourriture ;
  • 1 % : construction des monoplaces ! (4) 

Tout comme pour la F1, ce sont les transports qui est responsable de ce triste classement. Cela est dû aux efforts réalisés par les organisateurs pour rendre ces évènements plus responsables : repas végétariens ou en partenariat avec des producteurs locaux, courses en centre-ville pour limiter les déplacements.

Alors, les compétitions de voiture électrique sont, certes, légèrement plus responsables que les grands prix de Formule 1. Toutefois, tous les évènements sportifs de grande ampleur génèrent des quantités astronomiques de gaz à effet de serre.

Par exemple, le tournoi de Roland Garros de 2008 est responsable de 155 860 tonnes de CO₂.

Quel sera le bilan pour les JO de Paris?

Falstaff ingénieur pilotes

 

Falstaff ingénieur pilotes


Dans les courses d’aujourd’hui, pilote et ingénieur additionnent leurs compétences pour produire une performance minutieusement construite. Car une auto de course moderne ne se pilote pas seul. En tout cas, plus aujourd’hui. Par un étrange paradoxe, la sophistication croissante des machines impose une relation humaine toujours plus forte entre celui qui tient le volant et celui qui est chargé de l’exploitation du châssis.

Véritable trait d’union entre le pilote et sa machine, l’ingénieur de piste met au point châssis et moteur “sur mesure”, communique avec son pilote par radio et le guide dans la prise de décision pendant la course :

“J’agis comme intermédiaire entre le pilote et le reste de l’équipe, précise Wright. Mon travail consiste à identifier les points sur lesquels Max est satisfait et ceux sur lequel il l’est moins. J’interprète ensuite les données et les communique à mes collègues. Par rapport à l’ingé performance, qui décortique le comportement du châssis, je suis davantage un coordinateur qui gère le pilote, la voiture, les mécaniciens et les autres ingénieurs.”